Groupe : Opera Multi Steel
Album : Cathédrale
Date : 1998-08-01
Label : Cri du Chat
Distributeur :
Format : CD
Durée :

La
réédition du premier album du groupe de Bourges accompagné
des titres du premier maxi de 1984, va permettre à la plupart d’entre
nous de découvrir les premiers échos synthético-médievaux,
la première forme des brasiers neigeux, des feux froids du groupe le
plus singulier de la vieille Europe : OPERA MULTI STEEL. Résolument
opposés et farouchement incapables de se cantonner aux « sons
comme il faut », ils prodiguent dès ce premier album un
univers aux textes à couper le souffle et la raison, faits de bris
et de couleurs ; une musique à la croisée des inquiétants
lochs calédoniens fanfreluchés où se côtoient Sir
Nessie et Dame du Lac, et des contrées où nous nous noyons quotidiennement.
Si Un froid seul et Cathédrale sont toujours aussi enchanteurs,
Piscine à Tokyo énerve avec sa rythmique saccadée,
tandis que Massabielle répand une indicible mélancolie ;
ainsi, cet album désarçonnera aussi sûrement que ses successeurs,
la musique d’OPERA MULTI STEEL n’étant pas de celle qui
s’offre au passant pressé.

En
1984, cette « CATHEDRALE » s’érigeait sur
les ruines encore tièdes de ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK (avant
leur déchéance dans la parade des hits synthie-pop), se paraît
de lignes de basses ondulantes taillées dans la même roche que
THE CURE et d’échafaudages synthétiques défiant
les lois de la pesanteur. La musique et le chant s’affranchissant de
tous les critères, n’obéissant qu’à la règle
ultime de l’imaginaire et du fantasque ; offrant aux oreilles des
gargouilles sonores à deux visages, à double face. Du diable
au chérubin il n’y a qu’une grimace ; OPERA MULTI
STEEL si sérieusement excentrique, si bizarrement gothique a la grâce
de ceux qui tel le loup refusent, les colliers et l’allégeance.
Le thé est offert dans leur roseraie pour ceux qui feront fi de l’Etiquette,
ils en seront amoureusement récompensés par une musique qui
n’a pas toujours le visage de son cœur.

Catégories : Chroniques

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