C’est
à l’occasion de la 5ème rencontre Dark-wave de Strasbourg
que nous avons pu rencontrer et poser quelques questions au chanteur d’IN
STRICT CONFIDENCE. Deux heures après son concert, certains d’entre
nous sacrifièrent la fin du terrible set de NOISEX à l’aimable
et charismatique Dennis. Une interview backstage et Auf Deutsch…
Es-tu
satisfait du concert d’aujourd’hui ?
Dennis
Ostermann : Oui, bien sûr, c’était notre meilleur concert,
du point de vue de la réaction du public également.
Vous
jouez à Strasbourg pour la deuxième année consécutive,
ce n’est pas fréquent, qu’est-ce qui vous a motivé ?
Dennis :
Cela s’est passé en très peu de temps. J’ai appris
par les organisateurs il y a seulement trois semaines que deux ou trois autres
groupes ne joueraient pas, donc ils en cherchaient de nouveaux , et c’était
certain que nous convenions car nous avons du succès, c’est pourquoi
In Strict Confidence a été invité une deuxième fois.
Que
s’est – il passé pour vous depuis « CRYOGENIX » ?
Dennis :
Depuis le premier album ?… Tout d’abord notre manager…(rires)…
Qu’est-ce qui s’est passé, et bien beaucoup de choses en
fait. Nous avons essayé tout ce temps de construire quelque chose
sur le succès du premier album, ce que nous avons réussi à
faire je pense, nous avons donné beaucoup de concerts, entre temps nous
travaillions tout le temps au troisième album et nous essayions de nous
améliorer.
Y
a t- il eu une montée en puissance depuis « CRYOGENIX » ?
Dennis :
Oui, je pense que pour chaque groupe, il y a une montée en puissance
pour chaque nouvel album.
Connais
tu ton public en Europe, ou bien est-il seulement en Allemagne ou en Europe
de l’est ?
Dennis :
Pour ce qui est de la réception, par internet nous recevons une
liste détaillée des gens qui se connectent, il y a des gens dans
le monde entier, en Union Soviétique, même en Afrique, en Egypte,
en Australie, il y a vraiment des visites de partout sur le site internet,
en tout cas de ces pays. C’est aussi par les ventes en export que
je sais que nous vendons énormément à l’étranger,
principalement en Allemagne, en Amérique et au Brésil, il y a
une grande affluence du Brésil, ce sont les trois principaux, mais de
toute façon les disques se vendent dans le monde entier.
Savez-
vous combien de disques vous avez vendus en Allemagne et dans le monde
Dennis :
Je ne le sais qu’approximativement pour l’Allemagne, pour l’album
actuel, (ndlr : « FACE THE FEAR ») on en a vendu
entre cinq et huit mille.
Puisque
vous êtes connus partout, est-ce que Zoth Ommog vous distribue partout ?
Dennis :
Oui, nous vendons beaucoup en export, il y a des grands clubs de mail-order,
en Italie, c’est le « Audioglobe », et lui par exemple
vend partout dans le monde, ou bien par exemple, Ombre Sonore qui vend un peu
en France, il y a beaucoup de gens qui nous distribuent.
Est-ce
que votre collaboration avec Zoth Ommog a évolué ? Avez vous
plus de moyens ? Comment s’organise votre travail ?
Dennis :
Comme je travaille moi-même chez Zoth Ommog, j’ai une très
bonne vision d’ensemble. Pour la promo des disques de ISC, c’est
donc parfait bien sûr. Nous sommes naturellement satisfaits.
« FACE
THE FEAR » est plus complexe, plus torturé, les émotions
sont différentes, plus profondes, il y a également deux titres
plus lents et romantiques, Industrial Love et I don’t care comment
l’expliques tu ?
Dennis :
Ces deux morceaux ne représentent rien de spécial pour nous, nous
avions déjà des morceaux comme Inside. Le côté
mélancolique a toujours été très important chez
ISC, il est peut-être plus complexe par le fait qu’il a été
composé en une à deux années, tandis que « CRYOGENIX »
avait été fait en trois à cinq ans, c’est à
dire en plus de temps, c’est peut-être la courte durée qui
explique qu’il soit plus complexe.
Quelle
est l’idée principale de l’album ? Le titre et l’artwork
donnent l’impression que vous essayez de faire accepter aux gens une réalité
peut-être passée ?
Dennis :
L’image représente une victime des nazis, tirée d’un
magazine anti – propagande, mais ce n’est pas en relation directe,
ça n’a pas directement à voir avec les SS ou tout ça,
mais c’était plutôt cette « Fear »,
cette peur, ça n’a rien à voir avec Hitler, nous ne sommes
en aucun cas politisés, c’est plutôt l’émotion
qui importe, et cette image qui représente la peur en donne une très
bonne vision.
Est-ce
que votre vie privée influence votre travail ?
Dennis :
Ma vie privée c’est la musique, mon travail c’est la musique
chez Zoth Ommog et ma vie privée c’est les concerts et faire de
la musique, c’est pourquoi je n’ai que peu de vie privée.
En
ce qui concerne les paroles de Industrial Love, vous portez un regard sombre
sur l’évolution et les nouvelles technologies « Industrial
Love is turning your heart into stone », en même temps vous
utilisez cette technologie pour votre musique ?
Dennis :
Il s’agit de considérer le tout de façon critique ;
la modernisation et le progrès technique, ça dépend toujours
de ce que l’on en fait, la technique est très importante pour nous
en tout cas, pour la musique électronique, mais il y a une telle évolution
que ça nous fait peur et Industrial Love est un peu une mystique
de fin de siècle, c’est peut-être aussi un peu parallèle,
ou bien comment dire… La version acoustique de films comme « Blade
Runner », par exemple, qui représente également la
fin d’une ère.
Avez-vous
un leitmotiv ou une idée force qui vous accompagne dans la vie ?
Dennis :
Non. Par rapport à la musique peut-être, ce qui nous importe avant
tout, c’est de faire passer des émotions. Nous n’aimons pas
les chansons futiles qui ne disent rien, nous avons besoin d’un « output »
émotionnel.
Peux-tu
nous parler de CONTROLLED FUSION, quelle est sa raison d’être ?
Dennis :
Dans ISC, il y a deux personnes, dans CF également, et en fait je participe
aux deux, CF se situe musicalement dans un autre style que IN STRICT CONFIDENCE,
il y a d’autres choses qui sont au premier plan, c’est-à-dire
le fait que ce soit dansant. Il y a une personne qui fait toute la musique,
ce n’est pas moi, je ne fais que chanter, et la collaboration se fait
à la demande d’amis.
La
musique de CONTROLLED FUSION est très froide, il n’y a pas beaucoup
d’émotions…
Dennis :
Il n’a jamais été question d’émotions dans
CF, l’essentiel est que ce soit dansant. Je n’ai pas besoin d’un
autre projet qui ait le même son qu’ISC.
Quels
projets avez-vous pour l’avenir ?
Dennis :
Pour le moment, à part CONTROLLED FUSION et IN STRICT CONFIDENCE qui
ne sont pas des projets mais des groupes à part entière, nous
avons deux autres projets. Il y a un projet ambient et industriel, et
un autre qui s’appellera probablement THE ELECTRIC CAFE, et il sera plus
orienté vers l’ambient, et tout sera instrumental.
Quand
sortira le nouvel album ?
Dennis :
Je pense que celui de CF sortira début 99 et celui d’ISC au printemps
99.
Qui
s’occupe de quoi dans ISC, qui compose la musique ?
Dennis :
(Désignant son acolyte) Lui c’est le tour-manager, le second membre
d’ISC est déjà rentré à la maison. Nous faisons
tous les deux la musique, je m’occupe de la production et du chant.
Et
pour les paroles ?
Dennis :
C’est moi également.
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