Groupe : Cindytalk
Album : The Crackle of my Soul
Date : 2009-11-17
Label : Editions Mego
Distributeur :
Format : CD
Durée :
Attendu depuis des lustres (le dernier album publié par le groupe datant de 1994), « The Crackle of My Soul » impose instantanément un environnement entre grésillements d’installations industrielles dysfonctionnelles, rendues à la nature et à la corrosion, et caresses irradiantes lovées sous la peau du silence.
L’album poursuit ainsi l’exploration de la matière sonore, après un « Transgender Warrior » (7″-Touched Raw) scintillant et râpeux, ou plus récemment le plus organique et électrique « Silver Shoals of Light » (10″-Bluesanct).
Expérience auditive, l’écoute des dix plages exerce d’étranges torsions de la réception, d’infra-sons symptômes d’une technologie résiliente, mais à l’agonie, semblent figurer des insectes mécanisés. La voix errante de Cindytalk, présence au coeur de la matière, semble émaner des pans de brume qui traversent les formes rongées de structures à l’abandon.
Constraste entre les minuscules altérations du spectre sonore et de rugueuses masses noise, musique ajourée qui use des plis pour instiller brisures et peau d’âme, « The Crakle of My Soul » ne choisit aucune voie déjà tracée. En cela la démarche de Cindytalk reste fondamentalement expérimentale. Mais sous ses dehors radicaux, le disque n’est à aucun moment hermétique, telle la « zone » dans Stalker de Tarkovski c’est un espace où l’on perd ses repères mais où l’on ressent l’intense présence au monde de Cindytalk.
Voyage intérieur, on en ressort l’âme grêlée et vivante. La pluie, un piano, un « Debris of a Smile » écho aux sentes boisées de « The Wind is Strong ». Un disque profondément inactuel par son exigence esthétique, sculpture respirante, tout en souffles et bruissements.
0 commentaire