Groupe : Björk
Album : Vespertine
Date : 2003-03-01
Label : One Little Indian
Distributeur :
Format : DLP/CD
Durée :

Chanteuse
originaire d’un pays lointain, l’Islande, pratiquant un art vocal
et musical souvent qualifié d’électronique magique ou de
micro-symphonies elfiques, cette artiste au nom qui résonne comme un
haut le cœur a manifestement beaucoup de mal à articuler ses textes
en anglais. Sous des dehors graciles, voire faméliques, la petite demoiselle,
fille de Gudmund, cache une voix de bougresse qui ne cesse de sussurer dans
les hauts-parleurs. Outré le critique musical croit tout d’abord
à une plaisanterie fort déplaisante, manifestement le vendeur
tout occupé à mettre en place le nouveau chef-d’œuvre
romantique de Lara Fabian a dû se méprendre en rangeant le disque
dans sa boîte, le petit chat chuchotant ressemblant davantage à
sa petite nièce essayant so»n Minidisc enregistreur pour la première
fois qu’au monument esthétique (et magique, j’oubliais) promis
par la presse dithyrambique. Or, il n’y a pas méprise, ce gloubiboulga
électro-futuriste relooké « catharsis pré-utérine »
est un disque d’avant-garde bien avarié ; chœurs angéliques
post-hippies ou pré-mandarom, autisme-chic (je fais l’autiste dans
mon salon), hoorible goût Orange en travers de la gorge. Björange
fait des concerts chers sur des téléphones basse-fidélité.
Björk est morte, étranglée, étouffée, rongée
de l’intérieur par le téléphone qui pleure – Björange
in the dark-, le personnage prétendument magique a tué l’être
insaisissable et fantasque, dans un Unison extra-lucide elle chante « I
never thought I would compromise
 », plus qu’un enfouissement
progressif sous le corset de fer de la célébrité et du
commerce, elle semble, ou disparue, ou enterrée. « VESPERTINE »
n’est plus alors qu’échos, derniers souffles et asphyxie
poétique. La gorge nouée, le malaise grandissant, on vomira ce
disque, en ce qu’il manifeste la toute puissance de l’inhumain,
du profond désir de tuer du monde du commerce culturel. Songeons à
distance de ce désastre aux lendemains d’une infante islandaise,
peut-être pour un devenir purement instrumental, plutôt que de finir
en lambeaux, inconsciente.


0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar