Avec la réédition du roman de Pétrus BOREL, « Madame Putiphar » (1859), les éditions Phébus poursuivent leur tâche de dénicheurs de merveilles.
A la croisée du roman historique et du roman noir auquel il emprunte la typologie des personnages et des atmosphères frénétiques, « Madame Putiphar » se présente comme un roman de l’abîme, dans lequel les personnages, Déborah Cockermouth et Patrick Fitz-Whyte s’enfoncent inexorablement au fil des pages. Le noir finit par recouvrir le destin de ces êtres martyrisés par l’Histoire . Amants impossibles que tout sépare ( condition sociale…), ils vont traverser le XVIIIème siècle tels des astres noirs et subir les fracas de la Révolution Française. Ce qui donne lieu à des descriptions hallucinantes parmi lesquelles la prise de la Bastille et la libération de ses prisonniers par la foule en délire ou encore celle des puisards, sinistres geôles, où croupissent les prisonniers rétifs.
Quant au titre si évocateur du roman, il renvoie à la favorite du roi, Mme de Pompadour, instrument fatal du Destin qui va s’acharner sur les personnages .
Ce livre si décrié à sa parution – on reprochait entre autres à BOREL d’être un disciple de Sade- mais cher aux Surréalistes qui firent beaucoup pour sa redécouverte, mérite amplement qu’on s’abandonne à ses charmes mortifères.
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