Un
petit entretien pour tenter de cerner le groupe angevin ATTA SEXDEN rencontré
à l’occasion de leur concert au CLIPT d’Equeurdreville (aux
portes de Cherbourg) en première partie de DAS ICH. Une formation torturée,
puissante et créative qui n’a pas à pâlir face aux
nouveaux monstres du genre : SPINA ou SIN.
Pouvez-vous
nous raconter les débuts d’ATTA SEXDEN ? Vos précédentes
expériences musicales…
ATTA
SEXDEN est né sur les restes d’ENDLESS MOVE un groupe d’électro
pop romantique fortement influencé par DEPECHE MODE. Une radicalisation
s’est opérée il y a 4/5 ans mue par le désir d’explorer
des horizons musicaux plus extrêmes. Il en reste à présent
Francis (chant) et Philippe (programmation) accompagné d’un guitariste
d’une autre formation (LES MAINS SALES) qui se prête au jeu. Le travail
s’effectue de manière quasi exclusive avec des samplers, machines que
nous utilisons depuis une huitaine d’années.
Que
signifie pour vous ATTA SEXDEN ?
ATTA
SEXDEN est le nom d’une fourmi champignonnière. Sa totale insignifiance
a priori nous a séduit. Cependant nous y retrouvons des références
dans la saga des Fourmis de B. Weber, le parallèle société
homme/fourmi est d’ailleurs développé dans le titre Atta Sexdens.
D’autre part Francis, principal pourvoyeur de textes, aime à reprendre
certaines nouvelles de divers auteurs et à en explorer certains passages.
Quels
sont les groupes ou artistes qui vous ont marqué ?
Personnellement
(Philippe), je n’écoute plus une grande variété de
musique au delà de RECOIL, LEGENDARY PINK DOTS, DEPECHE MODE et Beethoven,
Bach pour le classique. Cependant je ne peux oublier d’évoquer comme
influence passée ou actuelle l’EBM, NINE INCH NAILS/ MARYLIN MANSON,
FRONT LINE ASSEMBLY, MASSIVE ATTACK.
Vous
sentez-vous proches de la scène « dark » (gothic-indus-électro-wave-heavenly…) ?
Notre
musique s’adresse au public Dark, peut-être en faisons nous également,
mais nous ne nous sentons pas particulièrement proches culturellement
de cette tendance.
Les
LEGENDARY PINK DOTS sont-ils une influence ? Votre pochette, certaines
de vos sonorités, la richesse de votre univers sonore semblent être
cousines du groupe d’Edward Ka-Spel.
Ayant
la collection complète (?) LPD’s, je pourrais difficilement faire l’impasse
en ne les citant pas comme influence possible. J’aime beaucoup leur univers
musical, la simplicité incroyablement efficace de leurs mélodies
et l’inimitable voix de Ka Spel. La recherche des sonorités est sans
doute un point commun aux deux groupes. Mais l’exploitation qui en est faite
diffère totalement à mon sens.
Vos
prestations scéniques mettent en valeur les multiples facettes de votre
album (« CAPTIVE » y est littéralement transcendé…).
Ce changement, certainement dû à la « maturation »
progressive de l’album sur scène, catalyse tensions et émotions,
cela laisse-t-il présager des futures orientations d’ATTA SEXDEN ?
« CAPTIVE »
est un album au sens où il est l’exact reflet d’une période de
notre évolution musicale froid, brutal, à l’émotion cachée.
Or nous avons adopté désormais un son plus chaud où il
y a plus de place pour laisser se développer différentes palettes
émotionnelles. Les titres de « CAPTIVE » sont retravaillés
en ce sens de façon à conserver une certaine cohérence
sur scène. Peut-être une certaine lassitude de cette scène
maniaco-dépressive qui fleurit depuis quelques années.
A
quand un nouvel album ?
Un
CD 4/5 titres uniquement promo va voir le jour début 99. Il sera la base
d’un nouveau disque dont la production devient urgente.
Envisagez-vous
un support visuel à votre musique dans le futur (vidéo, projection
d’éléments visuels pendant les concerts, mise en scène…) ?
Nous
faisons de la scène depuis peu de temps et chaque concert apporte son
lot d’idées. Nous aimerions intégrer un support visuel qui
soit vraiment complémentaire et non un palliatif obligé.
Quels
souvenirs gardez-vous de ces dates avec DAS ICH, du concert cherbourgeois en
particulier ?
D’abord
l’occasion de découvrir un groupe que nous connaissions peu – fort
sympathique au demeurant. Un très bon souvenir de la soirée à
Cherbourg où l’accueil au Clipt n’a connu aucun faux pas
et où le support technique fut particulièrement performant. Musicalement
probablement notre meilleur concert. C’est avec grand plaisir que nous
reviendrions y jouer, et cette fois-ci avec peut-être le temps de visiter
la région. luxe rare lors des déplacements en concerts.
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