Apparu
à l’aube des années 90, le groupe belge BREATH OF
LIFE a su au fil des ans se construire un style reconnaissable entre
tous : virevoltant, trépidant et onirique.
En
1991, une démo contenant la première version de Leaving
in a dream (qui sera revu en 1996 et présenté sur
« HEXFILES vol.1 » la compilation de Mick
Mercer) révèle le groupe, la filiation SIOUXSIE/COCTEAU
TWINS est alors sous-jacente.
Dès
1992, BREATH OF LIFE réussit à produire un premier
album « PAINFUL INSANITY », le succès
est significatif pour le public d’initiés à la
musique gothic-wave. Il s’en suit une tournée qui est
immortalisée par un « LIVE IN PRAHA’92 »
qui met en valeur l’aspect énergique, frénétique
et orageux du groupe sur scène. La voix d’Isabelle
Dekeyser est encore farouche et rude, l’énergie
devançant parfois la mélodie. Sur le plan musical cette
première période est plus ouvertement gothique, les
morceaux sont empreints d’une noirceur rampante où
l’envol lyrique est une notion encore précaire.
Fin
1993, le groupe s’attelle à la réalisation de son
second album « TASTE OF SORROW ». Le son plus
vaste, la densité et la profondeur de la production de Gilles
Martin alliée à des compositions enivrantes font de ce
disque une collection de titres incontournables : le sinueuxShining (précurseur du style actuel de B.O.L.),
l’ondoyant « cocteauesque » The sun,
le trépidant Nasty cloud, le frémissant Strings
of pearls.
Un
contrat avec HALL OF SERMON (le label de LACRIMOSA) ouvre les portes
d’une distribution européenne et mondiale. Cette
situation rend possible la sortie d’un single « SHINING »,
où le morceau titre est accompagné de deux inédits.
Le
groupe continue à accroître son auditoire, ses multiples
apparitions sur des compilations lui procurant une renommée
cruciale ( « L?APPEL DE LA MUSE »…
« HEX FILES »).
Durant
l’été 1995, BREATH OF LIFE va donner vie au
successeur de « TASTE OF SORROW », un album
intitulé « LOST CHILDREN » qui confirme
et entérine l’orientation de plus en plus personnelle du
groupe : une musique colorée, aérienne, frénétique
et lancinante qui à la manière de COCTEAU TWINS
défriche un territoire vierge propice aux émotions et
aux frissons. Musique du coeur et de l’épiderme,
caressante, urticante et enjôleuse où les mélodies
enlacent inexorablement délivrant toujours plus de volupté.Impromptu, Hazy wish ou Nightfall agissant comme
autant de philtres magiques ; la basse tournoyante, le violon
obsédant, les guitares striantes et la voix ensorcelante,
farouche et folle condamnant sans condition l’auditeur à
laisser céder les derniers remparts de son coeur ou à
fuir sans délai.
En
1998, la parution de « SWEET PARTY » (cf :
chronique TRINITY n°3), le meilleur album du groupe à ce
jour devrait être décisive à une époque où
COCTEAU TWINS meurt « à petit feu » et
ou COLLECTION D?ARNELL ANDREA réaménage
radicalement son univers sonore, BREATH OF LIFE poursuivant son
itinéraire loin des genres figés dans des poses, des
attitudes et des intégrismes oxydants.
Une
musique enivrante, lumineuse et intrépide à la fougue
adolescente enveloppée de délicats lés de
brume : un écrin pour les hautes tristesses de l’enfance
perdue, le réceptacle sonore d’ineffables instants de
pur bonheur.
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